Istres, alternative 2008

Contre l’incinérateur, plus que jamais

Plus de 700 personnes motivées, attentives, soucieuses de leur avenir (des « braillards » selon Bernardini) étaient présentes hier soir à Fos pour, encore une fois, manifester toute leur opposition à l’incinérateur.

Ils ont écouté avec attention les avocats leur rappeler le mauvais dossier de l’entreprise Evere, l’étude d’impact bâclée, les conclusions du commissaire du gouvernement favorables, dans les deux derniers cas, aux arguments de l’intercommunalité de Ouest Provence, pour finalement un jugement du tribunal administratif en faveur de la CUM.

Ils ont écouté avec étonnement Michel Vauzelle, président du Conseil régional, opposant de la première heure à l’incinérateur, leur lire la réponse du ministre Borloo à sa question écrite, justifiant son refus de s’impliquer par le fait que les travaux avaient déjà commencé.

Ils ont écouté avec émotion René Raimondi, maire de Fos, expliquer sa honte et sa colère envers des institutions qui préfèrent les arguments économiques à l’opinion des habitants, confirmant sa détermination à ne jamais capituler, se demandant, des larmes dans la voix, ce qu’il y avait de plus à faire face à ce mur d’indifférence et de mépris.

Une certitude à l’issue de cette soirée : plus que jamais, la population, les associations et les élus restent mobilisés.

Si les maires de Fos, Port-St-Louis, Istres et Grans étaient présents, on a cependant remarqué l’absence de quelques candidats istréens à la prochaine élection municipale. Un manque de motivation pour cette juste cause peut-être ? Ou un emploi du temps trop chargé….

L’enjeu du développement économique

La Cour des Comptes et les Chambres régionales des comptes viennent de rendre public, le 28 novembre, un rapport thématique sur les aides des collectivités territoriales au développement économique.
Ce n’est pas le lieu ici de commenter les propositions d’une profonde refonte de l’ensemble des dispositifs.
Simplement de constater l’importance des collectivités territoriales dans le développement économique.

Bien sûr, la Région, de par la loi du 13 août 2004, assure un rôle de coordination.
Bien sûr l’intercommunalité en a la compétence.
Mais la ville a aussi son rôle à jouer et des arguments à faire valoir au sein de Ouest Provence..
C’est un enjeu majeur pour l’avenir de notre ville, indispensable pour l’emploi mais également pour l’évolution des recettes fiscales de la ville.
L’implantation d’entreprises, ce sont des recettes foncières qui alimentent directement le budget de la ville.

Le plan local d’urbanisme, en cours d’élaboration, avance quelques hypothèses.
Elles ne semblent pas, si l’on prête quelque crédit aux informations qui nous parviennent, recueillir l’assentiment de la majorité actuelle ou plutôt du vrai patron de cette majorité.
Elle n’avait pourtant, lors des réunions de travail, manifesté aucun désaccord.

Il sera très intéressant de voir les différentes propositions qui ne manqueront pas d’être présentes dans les programmes municipaux.

Souvenir et émotion

Il y a trois ans, le samedi 27 novembre, Marcel Guelfucci nous quittait. Il n’avait que 72 ans.
Il n’était plus élu, mais était toujours présent dans les grands moments de la vie municipale. Beaucoup ont été profondément attristés.
Marcel Guelfucci, c’était un long moment de l’histoire istréenne. Beaucoup sont passés par les classes de l’instituteur et du directeur de l’école Gouin.
Il fut élu pendant 30 ans, adjoint à l’urbanisme avec Jacques Siffre, délégué communautaire dès la création du SCA. Un homme qui a donné beaucoup de son temps pour sa ville.
Ce fut également un militant socialiste, homme de gauche sincère.
Il y a trois ans déjà. Nous ne l’oublions pas.

Notre modèle de sport citoyen

Dans la Provence de samedi, Nicole Joulia nous fait part de l’intérêt manifesté au congrès des maires de France pour ce qu’elle appelle « notre modèle de sport citoyen ».
Il est indéniable que la politique éducative et sportive de la ville d’Istres est d’une grande qualité. Il n’est donc pas étonnant que quelques villes se soient inspirées de certaines de nos méthodes.
C’est même une fierté pour les élus qui ont élaboré et mis en place cette politique, développée par des agents municipaux particulièrement impliqués.
Une politique soutenue par l’ensemble des élus depuis de nombreuses années.

Comment comprendre qu’en novembre 2006 une partie d’entre eux ait choisi de faire éclater cette équipe, de casser cette dynamique ?
Comment comprendre que ces élus, qui ont eu toute leur part d’initiative dans cette politique, qui ont pu exercer toutes leurs responsabilités, aient délibérément accusé le maire sortant, lors de la campagne électorale, d’avoir mis la ville à l’arrêt et de les avoir tenus à l’écart de la gestion de la ville ?
Chaque jour (cet article de presse en est le dernier exemple) apporte la preuve du contraire et démontre qu’il ne s’agissait que de mensonges délibérés à visée électoraliste.
Il est dommage que ces élus, pour satisfaire les exigences d’un homme impatient, aient pris cette responsabilité qui pourrait avoir de fâcheuses conséquences en mars 2008.

Double langage ?

Il est souvent intéressant de rapprocher des déclarations faites à quelques jours d’intervalle.
Le 17 novembre à Istres, à l’inauguration du siège d’Alain Aragneau, Renaud Muselier nous refait le même coup que lors de la campagne législative : « Pour le reste, je redis à tous que la ville de Marseille n’a pas l’intention de s’étendre ».
Quelques jours plus tôt, Jean-Claude Gaudin, parlant de la réforme du statut des ports autonomes, explique pourtant : « Il y a nécessité absolue à imaginer des mécanismes de péréquation et de redistribution des recettes fiscales … La taxe professionnelle versée au San Ouest Provence est de 75 millions d’€ à comparer aux 25 versés à MPM »

Il ne s’agit plus d’annexion du territoire (il a dû se rendre compte de la difficulté de l’obtenir rapidement) mais de récupération de taxe professionnelle. C’est une autre façon de dire la même chose. Selon que l’on se trouve à Marseille ou à Istres, le discours de l’UMP s’adapte.
Mais c’est encore plus scandaleux. Il ne s’agit plus de partager des ressources, mais de puiser dans la caisse de l’autre, sans contrepartie.

En quelque sorte, à Ouest Provence d’assumer la totalité des charges induites (constructions de logements pour que les salariés des différentes entreprises puissent se loger, engorgement des axes routiers, retombées directes de la pollution, dépenses de service des villes pour leurs habitants travaillant sur le site), à Marseille Provence Métropole de percevoir une partie des recettes fiscales.

Le comble : Marseille toucherait la taxe professionnelle provenant de l’incinérateur qu’elle veut nous imposer ? On croit rêver !

Alain Aragneau croit-il toujours, sans état d’âme, tout ce que vient dire Renaud Muselier à Istres ?
François Bernardini en parle-t-il avec Jean-Claude Gaudin lorsqu’il le rencontre ?

A chacun sa façon de respecter ses colistiers

Une campagne électorale nécessite des moyens financiers limités par la loi mais néanmoins importants. La tradition veut donc que les candidats sur une liste participent à ces dépenses. Le compte de campagne est présenté à la commission officielle par la tête de liste et c’est lui qui reçoit le remboursement par l’Etat, à hauteur de 50 % des dépenses engagées. Avec un certain retard. (presque un an pour l’élection de décembre).
Tous les colistiers de la liste « Le Contrat Citoyen » viennent d’être remboursés par Michel Caillat.
Certains étaient présents sur la liste de 2001 et avaient également apporté leur contribution aux dépenses, qui ont dû être alors remboursées dans les mêmes conditions par l’Etat à la tête de liste.
Lequel d’entre eux se souvient avoir reçu le moindre centime en retour ?
A chacun ses méthodes.

« Si tu ne vas pas à Lagardère,…! »

Si j’ai choisi ce titre c’est probablement parce que le chevalier de Lagardère était homme à aller au devant de ses adversaires.
Mais venons à nos jours. Il semble, alors même que personne n’a sorti le moindre début de programme ou de proposition, que l’intérêt unique soit la situation au second tour des prochaines municipales. Qui donc y a intérêt ?

Avant d’engager la réflexion, il nous faut faire un petit rappel sur décembre 2006.
Après le premier tour, pouvaient rester en lice, Mr Caillat, Mme Joulia (pour Bernardini) et Mr Aragneau. Chacun avait atteint le score nécessaire et suffisant pour cela.
Parmi les éliminés du premier tour, à gauche, une liste demeura dans un grand silence, puis dans un « ni, ni » très éloquent. Acte fut donc pris de cette complicité silencieuse.
Pour la liste de droite, passée de 11 à 12% au second tour, beaucoup de questions se posèrent à tous ceux qui pensaient qu’Aragneau préférait le calme aux turpitudes et l’honnêteté indéniable de Caillat au contrat d’intérim de Joulia.
Des rumeurs bien sûr sont nées de cette candidature cadeau, faite par la droite à Bernardini. Même si ce ne sont que des rumeurs, le résultat est là : 2 élus UMP pour 29 à bernardini !

Demain, fort de cette expérience, on peut déjà imaginer les tentations stratégiques et les premières approches.
L’électorat personnel de Bernardini est fait, pour partie, de groupies achetées au fil du temps et des fonctions qu’il a occupées.
Pourtant, certaines autres listes doivent et devront beaucoup à ce grand manipulateur, pour réunir 39 colistiers. Son but reste le même, fixer un électorat dur puis disperser l’électorat restant pour affaiblir ses adversaires de premier tour. J’entends déjà le caporal du blog nauséabond hurler et dénoncer mon commentaire. Mais je crois que la maîtrise de ses récentes petites fuites personnelles, devrait le rendre plus humble.
L’important est que les istréens sachent que le scénario va se renouveler et que la dispersion électorale du premier tour, jouera en faveur de celui qui organise cette stratégie.
Diviser pour mieux régner est vieux comme le monde. Ainsi après avoir manipulé le scrutin, celui qui reste un "accro" du pouvoir, espère retrouver son perchoir.

Pour ma part et pour la liste que j’ai l’honneur de conduire, le deuxième tour sera celui de la victoire et non du compromis. A cela deux excellentes raisons.
-La première est que notre équipe veut offrir aux istréens une véritable alternative de gauche, dans la transparence, le respect de tous et le partage citoyen du pouvoir.
-La seconde, la plus importante, est que la république offre à chaque électeur la liberté de l’isoloir. C’est dans cet endroit, abrité et protégé des regards, que ceux qui ont peur et qui subissent des pressions permettront que se fasse la différence.

Oui, je veux le dire haut et fort ce ne sont pas seulement les forces de gauche ou de droite qui feront échec à l’imposture, ce sont des électeurs libres enfin, qui retrouveront la dignité et le goût du choix citoyen.
"C’est cela, la DEMOCRATIE".

Alain DETAVERNIER

Respect mutuel et tolérance

Jeudi dernier était inauguré le centre culturel et la mosquée d’Istres, un édifice au service de toute la communauté musulmane de notre ville. L’esprit dans lequel a été construit cet édifice, son voisinage avec le lieu de culte protestant montrent qu’il existe sur notre ville une volonté de compréhension mutuelle et de respect des différentes communautés présentes.
C’est l’honneur de notre ville d’avoir permis que ce lieu existe, alors que tant de villes refusent encore aux musulmans de pouvoir exercer leurs activités dans des bâtiments décents. Et cela sans déroger aux principes de laïcité qui prévalent.
Cela avait déjà été fait pour l’église de la Sainte Famille et le temple protestant.
C’est en prônant la tolérance et l’écoute, c’est en respectant chaque personne dans sa différence que nous pourrons échapper au développement de communautarismes et que nous permettrons de préserver une vraie paix sociale..

Du bon usage de l’Internet

De nombreux témoignages nous informent de la mise en place récente dans les services municipaux d’une limitation d’accès à certains sites Internet.
Rappelons en préambule qu’aucun texte de loi ne réglemente précisément l'utilisation d'Internet par le salarié à des fins personnelles sur son lieu de travail. Mais que rien ne s’oppose à ce qu’un employeur mette en place des outils de régulation.
Curieusement, il semblerait que seul l’accès aux blogs politiques istréens ne soit soumis à cette limitation d’accès. La lecture de ces blogs constituerait-elle une mise en danger de la municipalité ? Nos élus majoritaires auraient-ils à craindre quelques révélations désagréables ? Ou serait-ce encore une initiative personnelle de notre inénarrable directrice de cabinet ? Madame le Maire est-elle au moins informée de cette initiative ?
Libre à nos élus majoritaires de limiter ainsi le droit d’information des employés municipaux. Même si nous trouvons regrettable une telle attitude qui laisse apparaître une certaine inquiétude.
Il n’en reste pas moins que les usages font obligation à l’employeur de toute information préalable aux salariés et à leurs représentants de la mise en place de tels outils de filtrage. Il ne semble pas que cette précaution ait été prise.
Et si la municipalité souhaite ainsi limiter l’accès à Internet sur le lieu de travail, pourquoi alors ne pas élaborer, comme le font certaines entreprises, une charte d’utilisation d’Internet. Au moins les choses seraient-elles claires et les salariés officiellement informés.
Espérons que cette vigilance ne sera pas allée jusqu’à mettre en place des outils de contrôle à posteriori de l’usage d’Internet sur les postes de travail. De tels procédés étant alors soumis à déclaration auprès de la CNIL

Une année ne suffit pas pour oublier !

Voilà en effet une année que plusieurs élus ont décidé de démissionner plutôt que d’accepter de se soumettre à un homme qui, bien que non élu, exigeait d’être associé à la gestion de la ville. Le temps passe et j’ai toujours eu la certitude qu’une année était un temps trop court pour que les électeurs abusés oublient les promesses faites et non tenues.

Michel Caillat, en mettant son mandat en jeu, a été d’une dignité exemplaire et a fait le choix d’une intégrité que peu d’élus possèdent. La campagne extrêmement dure qui a eu lieu sous l’égide du maire actuel guidé par F.Bernardini, n’a épargné personne et surtout pas Michel.
Il ne sera pas question demain de loi du talion, mais si une chose aujourd’hui me tient particulièrement à cœur, c’est celle de remettre la vérité au devant de la scène istréenne.

La liste serait longue et peu honorable pour les bonimenteurs, mais chacune et chacun des Istréens lésés se souviendront de la petite musique démagogique. « Emploi contre un vote, logement contre un vote, subvention contre un vote, travaux de voieries contre un vote, urbanisme, aménagement » et bien d’autres cadeaux qui assimilent la ville d’Istres à un grand marché où certaines consciences pourraient s’acheter.

Je veux dire ici que je comprends les personnes qui dans la détresse, le manque ou le doute ont crû à la douce musique de ceux qui, en réalité, abusaient de leurs souffrances. Je veux dire encore que la méthode est condamnable et que, sauf à s’en faire le complice muet, il faut mettre fin à cette pratique détestable du clientélisme politique. Augmenter les impôts locaux pour cela n’a pas été honnête. Je sais, pour les avoir rencontrés et entendus, que tous les élus de la majorité actuelle ne sont pas en accord avec ces pratiques, ni avec la façon dont ils sont considérés par la maîtresse et le maître.

La façon catastrophique dont a été traité la relation avec le SAN Ouest Provence a uniquement servi l’image de martyr que souhaite se construire Mme le Maire, tout en sacrifiant réellement la population istréenne sur l’autel du retour de son mentor F.Bernardini.
La vérité n’a pas tardé à refaire surface et la seule construction entreprise depuis un an par les élus de la majorité est celle d’une estrade pour remettre en situation leur mentor. Placé ainsi, il pourra encore mieux développer son commerce pour tenter d’acheter à nouveau les consciences. Présidents d’association, nominations cadeaux et mutations imposées ou à la demande selon la docilité et le poids électorale des familles, tout est négociable. A quoi bon manipuler les personnes les plus fragiles si l’on est sur de soi ?

Lorsque l’on écrit un texte politique et que l’on sent en soi cette envie de crier à tous et à chacun que la vérité se cache derrière un épais mais joli tissu de mensonges, rapidement on pense être un utopiste et le héros de Cervantès, Don Quichotte, rode alors entre les lignes. Mais une petite lueur se rallume bien vite au détour d’une rencontre sur le marché d’Istres ou d’un rendez vous avec un demandeur d’emploi. En réalité, les citoyens comprennent mieux qu’on ne veut le faire croire que la sincérité est préférable à toutes les supercheries politiques. Ils veulent, même si leur souffrance est grande, qu’on les respecte. C’est souvent leur seul bien et c’est aussi une marque de reconnaissance réciproque.

Il y a un an ce fut la foire du mensonge et la grande braderie des promesses. Demain sera la fête de la sincérité et le salon des compétences reconnues.
Allez, bon anniversaire quand même à ceux qui devaient rallumer les étoiles.

Alain Detavernier