Istres, alternative 2008

Une stratégie commune d’aménagement du territoire

S’il était encore utile d’apporter des arguments à la nécessité d’une réflexion commune pour un développement maîtrisé de notre territoire intercommunal, le séminaire sur l’urbanisme organisé récemment à l’initiative du président de Ouest Provence y contribue largement.

Qu’il s’agisse de la révision des plans locaux d’urbanisme, du plan local d’habitat, des nécessités de construction de nouveaux logements, de l’évolution des réseaux routiers, il n’est plus concevable aujourd’hui qu’une ville réfléchisse seule dans son coin, tant les conséquences des décisions à prendre interfèrent d’une ville à l’autre.

Le développement économique de notre intercommunalité, même si un effort significatif est fait pour donner la priorité à nos demandeurs d’emploi, ne se fera pas sans une hausse sensible de population.
Accueillir dans les meilleures conditions ces nouvelles populations nécessite un partenariat fort.

La majorité sortante avait pris en compte ces considérations et réfléchi, dans l’élaboration du plan local d’urbanisme, à un développement maîtrisé pour les dix ans à venir.
A l’époque, les propositions avaient reçu l’approbation de tous les élus concernés. Il sera intéressant de voir si, là aussi, la nouvelle majorité remet en cause ses engagements récents pour des propositions différentes, comme cela commence à se dire.

Que devient le chenil municipal ?

Le retrait d’un rapport concernant le chenil municipal, lors du dernier Comité syndical, suscite quelques questions.
Situé chemin de Capeaux, le chenil devait impérativement être déplacé pour cause de nuisances multiples.
Différents emplacements ayant été repoussés à cause d’une trop grande proximité avec des zones d’habitation, le choix s’était porté sur la zone des Maurettes.
Un choix approuvé par les élus l’an dernier et confirmé par le vote en Comité syndical du lancement de la consultation de travaux, le 19 mai 2006.

La nouvelle majorité municipale revient aujourd’hui sur cette décision et souhaite installer le chenil sur la zone industrielle du Tubé.
Sauf que cela n’est pas possible dans la zone projetée, en regard de l’arrêté ministériel de décembre 2006, puisque la commercialisation prévoit des logements de fonctions.
La consultation d’entreprise est donc annulée et il faut repartir à zéro.
Sauf qu’il y a une réelle urgence à déplacer ce chenil, qui ne permet pas la poursuite de l’urbanisation en cours et remet en cause les engagements pris.

Les habitants de Tante Marie et des lotissements voisins, qui se réjouissaient du départ du chenil, les prochains bénéficiaires des nouveaux logements en cours de finition vont certainement apprendre avec beaucoup de surprise cette information.
On comprend la discrétion qui entoure ce report.

Logement : première décision symbolique

Il y a peu, madame le Maire fustigeait la politique de ses prédécesseurs qui n’auraient laissé construire sur la commune que des logements pour des catégories sociales favorisées, assurant sa volonté de privilégier le logement social.
Oubliant au passage deux choses : d’une part que la municipalité n’a pas capacité à refuser un permis de construire sur un terrain privé dès lors que sont respectées les règles d’urbanisme, d’autre part que l’opération de Trigance, en cours de construction, comporte un contingent de 20 % de logements sociaux.

Et puis, lors du dernier Conseil municipal, nous est proposé de donner un avis sur un permis de construire de 96 logements, boulevard de Vauranne.
Les Istréens doivent savoir que, fin 2006, la municipalité était en discussion avec le propriétaire actuel de ce terrain pour l’acquérir afin de réaliser un jardin public qui aurait été le bienvenu dans un secteur où de nombreux logements été construits récemment.
On nous propose, à la place, une opération privée dont on peut penser, à l’annonce du promoteur, qu’il n’est pas tourné vers le logement social.

Ce dossier est arrivé sur le bureau de l’urbanisme au San le 31 janvier, moins d’un mois après l’élection municipale.
Ce n’est donc pas, pour répondre à l’affirmation fausse du premier adjoint Gilbert Ferrari, un dossier instruit depuis plusieurs mois par le San. Bien au contraire, il semble que l’actuel adjoint à l’urbanisme de la ville d’Istres en ait une parfaite connaissance. Sans doute n’avait-il pas eu le temps d’en informer ses collègues.

Mais un dossier bien délicat car, à ce jour, le promoteur n’est toujours pas propriétaire du terrain situé dans une zone de préemption.
Dès la demande de ce permis, un courrier a été adressé à la maire d’Istres, l’informant des négociations du San avec le propriétaire actuel et du souhait de son prédécesseur d’y réaliser un jardin public.
On peut légitimement se demander si ce courrier est bien arrivé à destination puisqu’un avis favorable a été voté par le groupe majoritaire sans aucune allusion à ce contexte.
Pourquoi, au minimum, compte tenu de la surface disponible, ne pas exiger du promoteur la réalisation d’un jardin public sur une partie de ce terrain. Et que vont devenir les deux rangées de platanes centenaires ?

Rappelons que, dans l’opération de Trigance citée plus haut, la municipalité avait obtenu la mise à disposition d’un local de 250 m2 afin d’y installer une antenne mairie, avec bureau de vote et salles de réunions, et la réalisation d’un merlon anti-bruit
Rien de tel ici où l’on fait cadeau d’un des plus beaux emplacements en centre ville sans exiger la moindre contrepartie pour la population.
Retour, encore une fois, à de vieilles pratiques ?

La position de l’UMP, sur ce dossier, a révélé le vrai visage de l’opposition de droite. Après avoir hypocritement, lors du débat d’orientation budgétaire, donné quelques conseils sur la meilleure façon de réaliser des logements sociaux (répartir les efforts sur la durée, rechercher une meilleure mixité sociale, diversifier locatif et accession à la propriété), nos élus UMP ont laissé parler leur vraie idéologie. Il y aurait trop de logement sociaux sur Istres (près de 20 %), et cette opération privée serait une bonne chose pour les compenser.
Sans doute n’ont-ils pas connaissance des centaines de demandes légitimes de logement en attente qui ne peuvent être satisfaites dans des délais raisonnables.