Istres, alternative 2008

A quand un vrai débat sur le personnel municipal ?

Bien que nous soyons en période de vacances, tout les commentaires que nous pouvons lire ici ou là concernant le personnel municipal nous incite à formuler quelques observations.

70 % des dépenses de fonctionnement de la ville, certains disent même 74 %, déficit structurel, embauches plétoriques, tout et n’importe quoi est dit sur ce sujet.

La structure du budget.

Comparer les % de dépenses avec des villes de même importance n’a pas grand sens. C’est oublier que notre ville n’a pas d’investissements, pas de remboursement de dette, pas de services concédés au privé. Difficile donc de comparer des budgets qui n’intègrent pas les mêmes dépenses.

Le poids des dépenses de personnel.

Quelques chiffres utiles. En 2001 (François Bernardini est le maire), les charges de personnel représentent 72.17 % des dépenses de fonctionnement. En 2004, ce % est ramené à 70.65. Et à 68.31 en 2006. Où est la dérive des dépenses de personnel ?

Le nombre d’agents municipaux.

Il y avait 1534 agents fin 2005. Et 1528 fin 2006. Où sont les embauches plétoriques ?

Afin de couper court à toutes ces fausses informations, à ces jugements douteux sur le travail du personnel municipal, madame le Maire serait bien avisée de convoquer un Conseil municipal à la rentrée sur ce sujet spécifique du personnel municipal.

A condition, bien sûr, que soit accepté un vrai débat, où chacun pourra exprimer ses arguments, où la parole ne sera pas confisquée.

Il est temps de rétablir la vérité sur la réalité du travail des agents municipaux et la qualité des services offerts à la population.

Mais peut-être cela arrange-t-il certains de propager rumeurs et fausses informations….

Le compte est bon.

Lors du conseil municipal de ce jeudi 28 juin, nous allons voter un compte administratif 2006 avec un résultat de clôture excédentaire.

Cela a été possible tout en proposant des avancées sociales importantes pour le personnel municipal et particulièrement ceux en situation précaires.

Il était logique pour une municipalité de gauche, que cette contrainte de l’emploi fragile ou d’un horaire insuffisant pour vivre ou mal adapté dans le découpage de la semaine, disparaisse enfin.

Personnel, syndicats, administration et élus avaient su trouver, dans la sagesse, l’accord indispensable.

Dans peu de temps, un nouveau Conseil municipal devrait nous permettre de débattre sur une nouvelle présentation du budget primitif qui, espérons-le, sera cette fois en équilibre.

Souhaitons que cela se fasse sans toucher aux avancées sociales.

Il serait impensable en effet que les salariés de la commune soient pénalisés injustement par une décision purement politique.

Si les élus peuvent recevoir très souvent des compliments sur la qualité des services ou la beauté de leur ville, ils le doivent notamment à tous les agents territoriaux, encadrement compris.

Nous resterons particulièrement vigilants sur ce sujet.

Alain Detavernier

Dépenses de personnel : un fardeau ou une chance pour la ville ?

Le personnel municipal doit se sentir bien malheureux depuis quelque temps.
Il serait donc le principal responsable des prétendus malheurs financiers de la ville… Tous ceux qui ne ménagent pas leur énergie pour faire fonctionner efficacement les services municipaux doivent apprécier.
Il est peut-être temps de rappeler quelques vérités.

L’audit souligne une inflation croissante des dépenses de personnel. Si l’on se fie à la page 17 de l’audit, ces dépenses représentent 70 % des dépenses réelles de fonctionnement en 2007.
Or elles en représentaient 72 % en 2001 (chiffres du compte administratif).
Où est donc l’inflation ?

Le chiffre de référence pour les villes de même catégorie serait de 56 %.
Cette comparaison rapide et un peu simpliste ne tient pas compte de quelques données importantes :
- La ville n’a pas de dépenses d’investissement (assurés par le San) ni de dette à rembourser.
- Un grand nombre de dépenses sont prises en charge par l’intercommunalité (transports, fonctionnement d’un grand nombre d’équipements, action culturelle, traitement des déchets…). Ces sommes ainsi oubliées, ramèneraient à une plus juste proportion la masse salariale dans le budget municipale. Istres pour ceux qui l’ignorent encore, bénéficie d’un statut particulier. Les personnels et leurs représentants syndicaux eux ne l’ignorent pas.
- Les élus ont fait le choix de ne concéder aucun service au privé.
La structure de notre budget n’a donc rien à voir avec celle d’un grand nombre d’autres villes et explique pour une grande part ce pourcentage important.

Enfin, et c’est là l’essentiel.
Depuis Jacques Siffre, les élus ont toujours privilégié le développement des services de proximité dans les domaines sociaux, éducatifs, sportifs et de loisirs. Des services qui nécessitent un personnel important et des moyens financiers conséquents.
C’est notre fierté d’avoir basé notre action sur des choix correspondant aux valeurs de gauche que nous défendons. Nous revendiquons ces choix politiques qui permettent aujourd’hui d’offrir aux Istréens un ensemble de services de grande qualité et qui expliquent que tant de personnes souhaitent venir habiter à Istres.
Cet art de ville, nous continuerons à le défendre et, pour cela, nous serons attentifs à ce que les avancées sociales, négociées avec les partenaires sociaux, concernant le personnel municipal ne soient pas remises en cause.

Les positions ambigues de responsables syndicaux

M. Reverte, secrétaire général du syndicat CGT des territoriaux de la ville d’Istres et de Ouest Provence, explique dans La Provence son opposition à la mutation d’un agent du San.
Celui ci, par ailleurs élu municipal d’Istres juste avant son embauche au SAN en 2001, est aujourd’hui adjoint au maire.
Belle rapidité d’intervention et de soutien syndical de M. Reverte envers son collègue colistier qui, rappelons le, figure comme lui sur la liste Joulia/Bernardini.

Il n’est d’ailleurs pas étonnant que M. Reverte ne trouve aucune incompatibilité entre un statut d’élu municipal et un emploi au SAN, dans un secteur correspondant à sa délégation d’élu. En effet, lui-même employé municipal et candidat aux dernières élections de la ville, a été mandaté par sa liste Joulia/Clairement pour Istres comme délégué communautaire au SAN.
Par ailleurs M. Reverte, également élu des personnels communaux, assume un rôle majeur de permanent syndical mairie.
Certes, il n’est pas le seul dans ce cas. Avec son collègue M. Chastagnier, adjoint au Maire d’Istres, ils sont à la fois "juge et partie", ils votent donc, en tant qu’élu et délégué communautaire, les décisions concernant les personnels que d’autre part ils défendent en tant que délégués syndicaux.
M. Reverte nous avait habitué à plus d’intégrité. Et un peu de déontologie, ne ferait pas de mal à l’image des élus.

Ce qui laisse perplexe, c’est cet empressement médiatique et syndical, qu’il n’a pas manifesté envers d’autres collègues du personnel municipal, il y a quelques semaines.
- Lorsque dès le lendemain de l’élection municipale, un collaborateur du précédent maire est muté brutalement comme surveillant de baignade d’une piscine fermée pour cause de travaux à l’école Jean Moulin, aucune réaction syndicale.
- Lorsqu’une collaboratrice, en charge de la cohésion sociale, se voit signifier qu’elle doit partir sur le champ, parce qu’elle est indésirable en mairie, aucune réaction des délégués syndicaux.
- Lorsque le responsable de la communication est muté au service achat, toujours pas de réaction des délégués syndicaux.
- Lorsque la coordinatrice des femmes de service dans les écoles est mutée au service urbanisme, aucune réaction syndicale.
- Losqu’un directeur général adjoint se voit sournoisement retirer tous les services dont il avait la responsabilité au point de n’avoir plus rien à faire, aucune réaction de ces délégués syndicaux.
- Losqu'une jeune fille, simple citoyenne, figurant sur la liste le Contrat Citoyen, est rayée de la liste des vacataires d’un centre de loisir, ce qui lui payait ses études, aucune réaction des délégués syndicaux.

Ce ne sont pourtant là, que des décisions arbitraires visant à sanctionner des personnes dont le seul tort serait d’avoir été proches de l’ancienne équipe municipale.
A certaines d’entre elles, avant leur mutation, il a même été conseillé de rencontrer M. Bernardini, (vous savez, celui qui ne s’occupe pas des affaires de la mairie), pour qu’ils fassent amende honorable.
Comportement surprenant de la part de délégués syndicaux, élus pour défendre tous les territoriaux et non pour mener une action politique incompatible avec leur mandat syndical.
Nous n'avons cité ici quelques cas précis d’injustice qui auraient dû faire réagir n’importe quel syndicaliste libre, mais malheureusement beaucoup d’autres employés ont eu droit au coup de téléphone intimidateur venu d’en haut ou aux claques dans le dos très appuyées qui déstabilisent même les plus sereins !

Mais très bientôt la politique va solliciter l’éthique syndicale ! Quelle sera alors la position des délégués syndicaux élus lorsque, soit-disant pour rechercher des économies budgétaires, les évolutions de salaires, les formations et autres déplacements et avancements seront bloqués malgré les accords signés en mairie par les mêmes syndicalistes?
Qui votera? L’homme, le syndicaliste, le militant politique, l’employé municipal, l’élu municipal, le délégué SAN ou le président de l’association du personnel ?

Contradictions

Dans un récent article de presse, madame le Maire revient sur les dépenses de personnel : pour le régime indemnitaire, cette mesure a été « mal préparée, mal estimée dans ses conséquences budgétaires et injuste pour certains agents qui ont été oubliés » Façon peu élégante de se défausser sur son prédécesseur, mais curieuse constatation pour une personne qui participait aux commissions paritaires au sein desquelles a été défini ce régime indemnitaire.
Faut-il préciser également que madame Ruby, adjointe déléguée au personnel participait également régulièrement aux travaux de ces commissions (il lui est même arrivée d’en présider plusieurs en l’absence du maire) ; que tous les syndicats étaient également présents et que c’est à l’unanimité que toutes les décisions ont été prises. Le protocole d’accord triennal signé en 2004 a d’ailleurs été signé par toutes les organisations syndicales.
Ainsi toutes ces personnes, hautement responsables se seraient laissées imposer des mesures mal préparées et injustes pour certains agent ? Sans rien dire ? sans protester ?

Aujourd’hui, madame le Maire semble reprocher à son prédécesseur toutes les initiatives prises en matière de personnel pour masquer le fait de ne pas arriver à préparer un budget en équilibre.
C’est pourtant elle qui, avec toujours autant d’élégance durant la campagne électorale, affirmait que la revalorisation du régime indemnitaire, la stagiairisation des aides ménagères et des assistantes maternelles, l’intégration du personnel après 3 mois d’activité pour lutter contre la précarité, la création de prestations sociales pour le personnel, n’étaient que « les fruits positifs obtenus par Yves reverte, délégué syndical et Paule Rubis, adjointe au personnel », « le résultat tangible de la combativité et du savoir faire des élus syndicaux et des élus sortants de ma liste, auxquels l’ancien maire a seulement prêté sa signature »
Elle ne serait pas aujourd'hui co-responsable de décisions dont elle disait il y a quatre mois que seuls les membres de son équipe actuelle et elle-même en étaient les initiateurs ? Où donc est la vérité ?
Mais ce qui est surtout à craindre c’est que, n’arrivant pas à équilibrer le budget 2007, malgré un excédent 2006 très important, ce soit le personnel municipal qui fasse les frais des prochaines décisions des élus majoritaires. C’est tout un travail d'avancées sociales de plusieurs années qui serait alors remis en cause.

Le service public territorial

A l’occasion de la grève du 8 février dans la fonction publique, le syndicat CGT des territoriaux diffuse un tract développant ses revendications.

Il y est dit notamment que la fonction publique est « littéralement gangrenée par l’emploi non statutaire ».
Rappelons que la majorité de Michel Caillat avait fait un effort très important, en mettant fin aux derniers emplois précaires de la ville d’Istres.
Ce que la maire actuelle, dans sa campagne, avait imprudemment appelé des « embauches de complaisance », alors même qu’elle avait approuvé cette décision quelques semaines avant.
Décision approuvée également à l’unanimité par les organisations syndicales dont on attend toujours les réactions à cette remise en cause

Il est aussi fait mention du pouvoir d’achat. La municipalité n’a évidemment pas d'autorité sur l’évolution de la valeur du point d’indice.
Mais il convient également de rappeler que, grâce à la modification du régime indemnitaire, la majorité de Michel Caillat a permis en 2006 à tous les agents de la catégorie C de bénéficier d’une augmentation significative. Toujours à l’unanimité des organisations syndicales.
Il avait été décidé, en accord avec ces mêmes organisations syndicales, de revaloriser le régime indemnitaire de la catégorie C en 2007, le protocole d’accord devant être rediscuté dès le début de cette année.
A ce jour, rien ne semble laisser entrevoir un début d’avancée sur ce point.
La nouvelle majorité municipale compte pourtant dans ses rangs deux délégués syndicaux qui devraient être les premiers défenseurs de cette avancée sociale.

Il est enfin abordé le problème des carrières (reconnaissance des qualifications, promotions internes).
Faut-il, là aussi, rappeler les efforts très importants réalisés par notre majorité qui n’a cessé d’améliorer les conditions de travail et défendre les évolutions de carrière : systématisation de la formation, nominations à l’issue des réussites aux concours, facilitation de la mobilité interne, restructuration des services et amélioration des conditions de travail.
Nous attendons de la nouvelle équipe qu’elle fasse preuve, sans attendre, de la même détermination.

Ce tract dit en exergue que « le service public territorial est un bien public ».
Nous ne pouvons qu’être en accord avec cette affirmation et nous avons prouvé, par notre action durant quatre ans, que nous mettions tout en oeuvre pour que cela soit une réalité.
En sera-t-il de même en 2007 ?