La séance du Conseil municipal a encore été un grand moment de fonctionnement démocratique.
La question en débat concernait la modification de la décision institutive du San.
Alors que nos élus ont écouté en silence les explications de Nicole Joulia, puis d’Alain Aragneau, Alain Detavernier a dû s’exprimer dans une ambiance délirante, faite de vociférations et de cris.
Avec cette nouvelle majorité municipale, on respecte ceux qui pensent comme elle, on méprise ceux qui ont un avis différent. Curieuse pratique.
Les délégués d’Ouest Provence avaient déjà eu droit à un tel comportement lors d’un récent Comité syndical.
Merci à madame le Maire de n’avoir à aucun moment demandé à ses collègues élus ou à une partie du public de garder le silence.
Les élus de notre groupe assument leurs propos, loin de toute démagogie mais en voulant faire connaître la vérité. Leur déclaration n’ayant pu être intégralement exprimée dans ce climat d’hostilité inadmissible, et afin que chacun en ait une complète connaissance, en voici l’intégralité. Nous reviendrons plus tard sur les autres déclarations :
Madame le Maire,
Chers collègues,
La réflexion sur la proposition de modification de la décision institutive du San doit s’appuyer sur cinq questions simples :
- Cette modification a-t-elle une influence sur l’aide financière à chaque commune de Ouest Provence ?
La réponse est non. Elle ne concerne que le nombre de délégués et en aucune façon les répartitions budgétaires.
- Cette modification a-t-elle une influence sur l’équité et la morale politique ?
La réponse est oui. En attribuant une meilleure représentativité à la commune qui apporte l’essentiel des ressources, elle rétablit une logique trop longtemps oubliée.
- Cette modification a-t-elle une influence sur la cohésion de notre intercommunalité ?
La réponse est oui. En la refusant, la ville d’Istres se met délibérément dans une position d’opposant qui ne souhaite pas développer une meilleure solidarité entre les communes
- Cette modification a-t-elle une influence sur la stabilité et donc l’avenir de notre intercommunalité ?
La réponse est oui. En la refusant, la ville d’Istres met en péril la cohésion de cette institution. Elle l’affaiblit vis-à-vis des autres institutions départementales, renforçant ainsi les appétits de ceux qui regardent avec convoitise les ressources de Ouest Provence.
- Cette modification a-t-elle une influence sur l’avenir de la ville d’Istres ?
La réponse est oui. En la refusant, la ville d’Istres manifeste son refus de solidarité. Elle développe une attitude de suspicion de la part des autres communes. La confiance dont elle bénéficiait jusqu’alors, la reconnaissance de son rôle de ville centre justifiant les besoins importants qui doivent être pris en compte par l’intercommunalité sont fragilisés.
La vérité, Madame le Maire, est que la position que vous avez prise, (ou que l’on vous a poussée à prendre), depuis l’élection municipale, vous entraîne dans une fuite en avant que vous n’arrivez plus à maîtriser et qui ne peut qu’être préjudiciable à notre ville.
Vous avez commis trois erreurs politiques aux conséquences lourdes.
1 - En appuyant votre campagne électorale, faute de mieux, sur l’idée que la ville d’Istres avait été victime d’une stratégie délibérée d’affaissement et de minoration de la ville d’Istres, vous avez gravement porté atteinte à l’intégrité des maires des cinq autres villes, soupçonnés d’avoir intrigué contre notre ville.
Cette affirmation était d’autant plus inacceptable que la réalité des chiffres est tout autre.
La ville d’Istres bénéficie de 48 % de la dotation de coopération versée par Ouest Provence aux communes. Dotation qui constitue la principale ressource de notre budget de fonctionnement.
La ville d’Istres bénéficie de 42 % des crédits délégués que Ouest Provence met à disposition des communes pour leurs gros investissements.
La ville d’Istres bénéficie de 73 % des subventions versées aux associations par Ouest Provence.
La ville d’Istres a sur son territoire 50 % des équipements pris en charge par Ouest Provence.
La ville d’Istres bénéficie de 50 % des dépenses de transport et de 53 % des dépenses de la régie culturelle.
Et on pourrait multiplier les exemples.
Quand vous dites, Madame le Maire, dans une interview au magazine « Objectif Méditerranée » qu’il faut, je vous cite, « plus d’équité dans la répartition des richesses de la taxe professionnelle » que voulez vous de plus pour Istres, au regard des chiffres que je viens de citer, qui ne pourrait qu’être pris sur la part des autres villes ?
Les principaux fondements du socialisme auxquels vous faites référence, c’est justement qu’une ville ne prenne pas aux autres pour avoir plus que ce qui lui revient légitimement.
2 - La deuxième erreur importante, c’est d’avoir créé un sentiment de défiance de l’ensemble des délégués de Ouest Provence envers la ville d’Istres et risqué de provoquer ce que l’on appelle une guerre de clochers entre les populations.
Une guerre de clochers dont il y a malheureusement un précédent et dont se souvient sûrement un certain F.Bernardini qui, alors, y a perdu un siège de Conseiller général.
A l’époque, les élus fosséens avaient fait preuve de solidarité envers le candidat istréen, au risque d’y laisser leur mandat municipal.
Les chiffres le montrent clairement, non seulement Istres a obtenu ce qui lui revenait légitimement sur le plan financier, mais même un peu plus.
Ce léger plus, lors de la mise en oeuvre des nouvelles règles de fonctionnement avec l’élargissement à six villes de notre intercommunalité a été accepté par l’ensemble des villes parce qu’a été pris en compte le rôle de ville centre qui impose à Istres des charges particulières. Personne n’a alors remis en cause cette situation.
Pour une raison simple qui est la base de ce nouveau mode de fonctionnement : nous sommes passés d’une logique de guichet distributeur à une logique de solidarité, de mutualisation des besoins, de mise en commun des grands projets indispensables au développement de notre territoire.
En affirmant qu’Istres n’a pas sa part, qu’elle veut plus, vous réintroduisez l’idée que certains puissent chercher à se développer au détriment des autres.
Vous cassez la solidarité.
Pire encore, vous prenez le risque que l’ensemble des villes de l’intercommunalité, exaspérées par cette revendication inacceptable, ne remettent en cause les avantages acquis par la ville d’Istres en regard de son rôle indéniable de ville centre de l’intercommunalité.
3 - Troisième erreur, la plus grave sans doute. Vous remettez au premier plan un débat essentiellement politique qui jusqu’alors avait laissé la place à une recherche permanente de consensus. Vous privilégiez l’affrontement politique au détriment de la réflexion collective.
En affirmant que vous faites partie de la majorité de gauche de l’intercommunalité, en vous entêtant à ne vouloir analyser cette proposition de modification qu’en regard du poids démographique des villes, en ne parlant que de majorité et de minorité au sein du Comité syndical, vous montrez que vous n’avez malheureusement rien compris au principe de l’intercommunalité.
Depuis la création du San, aucune ville n’a jamais été victime d’une décision négative à son égard suite à une coalition des autres villes contre elle.
La volonté de tous les élus, depuis le premier jour, a toujours été de prendre les meilleures décisions qui, à la fois, préservaient les intérêts de chaque ville et permettaient de contribuer au meilleur développement de notre territoire. C’est toujours l’intérêt collectif qui a prévalu.
Vous raisonnez aujourd’hui en terme de majorité et de minorité, de villes qui joueraient les unes contre les autres.
Cette division que vous introduisez aujourd’hui au sein de notre intercommunalité a pour conséquence immédiate et dramatique de fragiliser notre institution vis-à-vis des autres.
Ouest Provence est actuellement une intercommunalité forte, qui tient toute sa place dans les grandes discussions concernant le projet métropolitain ou les prochains pôles de compétitivité.
Elle est considérée comme une intercommunalité porteuse d’avenir pour le développement de notre département. Mais elle est aussi une intercommunalité enviée et jalousée.
En mettant la polémique en avant, vous contribuez à réveiller les appétits de tous ceux qui voudraient bien utiliser les ressources de notre territoire pour équilibrer leurs propres comptes.
C’est J.C. Gaudin lui-même qui le dit « Il ne serait pas illogique que la CUM s’étende vers le San, ce qui permettrait de renforcer le poids et la dynamique de la communauté urbaine tout en améliorant son potentiel fiscal. »
Mais il ne faut pas oublier une chose essentielle.
Que ce soient les envies de la communauté urbaine de Marseille de s’approprier une part de nos recettes fiscales ou que ce soient les velléités pas si imaginaires qu’on pourrait le croire de la ville de Fos de regarder vers une intercommunalité plus bienveillante à son égard, dans tous les cas de figure, compte tenu de la dépendance étroite entre le budget de l’intercommunalité et le fonctionnement de la ville d’Istres, c’est notre commune qui a le plus à perdre dans une déstabilisation de Ouest Provence.
Par votre attitude, c’est Istres que vous mettez en péril.
Ce sont les istréens que vous prenez en otage pour des considérations purement politiciennes.
Car personne n’est dupe.
Votre attitude actuelle vous est malheureusement dictée par une personne qui se satisfait pleinement du désordre actuel, pensant récupérer à son profit une déstabilisation de l’institution intercommunale.
Il n’a malheureusement pas compris que les règles du jeu ont définitivement changé.
La période des petits arrangements entre amis est terminée.
Ce qui prévaut maintenant, c’est la solidarité, le partage, l’équité.
Parce que nous pensons d’abord aux Istréens, à l’avenir de notre ville,
Parce que nous refusons les petits jeux politiciens,
Parce que nous voulons que la ville d’Istres continue à bénéficier de l’image de ville centre de l’intercommunalité, reconnue et appréciée par tous,
Nous voterons contre votre délibération, refusant la modification de la décision institutive, qui ne peut que mettre la ville d’Istres dans une position de faiblesse au sein de Ouest Provence.
sur la notion de solidarité,Monsieur Aragneau a bien expliqué ce que veut dire solidarité,nous sommes déjà assez dans une société où le pouvoir de l'argent est omniprésent,est ce çà la solidarité? Moi je mets plus d'argent alors c'est moi qui est le plus de voix,pour peu que les relations soient mise à mal,la perte d'objectivité prend place au détriment d'associations ,d'une ville, car l'argent aura fait la pluie et le beau temps!
Moi la solidarité je la vois différament!
Les besoins de 40000 habitants ne sont pas les mêmes!
Rédigé par : lacara | jeudi 15 mars 2007 à 08h30
Il est dommage que vous n'ayez pas vraiment pris le temps de lire notre déclaration.
Il est certain que les besoins d'une ville de 40 000 habitants ne sont pas les mêmes qu'une ville de 10 000 habitants.
Mais quand une ville représente environ 43 % des habitants d'une intercommunalité et qu'elle reçoit de cette même intercommunalité entre 45 et 55, voire 70 % pour certains secteurs, des aides financières, vous trouvez vraiment que la solidarité ne joue pas ?
Si l'on suivait la seule référence du poids démographique, comme le fait la Maire d'Istres et qu'on l'applique aux finances, la ville d'Istres perdrait plus 4 millions d'€ chaque année.
Où est l'injustice ?
Rédigé par : Istres alternative2008 | jeudi 15 mars 2007 à 11h06
franchement, quand je vois le niveau, je me demande bien pourquoi je me suis interessé à la politique....
Plus on creuse,plus on comprend pourquoi les citoyens s'y interessent de moins en moins....
Ceci à Istres comme ailleurs...
Rédigé par : militant de base | jeudi 15 mars 2007 à 16h50
Le dernier conseil municipal a permis de lever quelques doutes sur les intentions de chacun. En effet, la municipalité actuelle et légitime d’Istres refuse d’enterriner la modification des statuts du SAN. Elle n’a pas tort sur la place d’Istres dans cette instance, qui prend de plus en plus de place dans la gestion des affaires communales. Les habitants de notre ville ont le droit d’être représentés comme il se doit, dans le respect et la démocratie, les autres représentants se doivent d’accepter le dernier scrutin sans chercher à se venger au travers d’une instance quasi opaque pour les citoyens.
Que l’opposition, de gauche, soit convaincu que la modification des statuts et de la représentativité n’est pas dangereuse pour les intérêts des citoyens istréens, ne peut en aucun cas être crédible. Il est temps qu’ils agissent en tant qu’opposition constructive et non en donneur de leçon, les istréens ont rendu leur verdict le 10 décembre, alors pourquoi ne pas agir aussi et avant tout pour représenter dignement ceux qui ont voté pour eux, et ils ne sont pas négligeables !
Le fait d’indiquer également de la part du Maire que la abssence du Président a été préjudiciable à la discussion, est un peu cavalier, surtout après avoir longtemps tiré sur l’ambulance ! Rappelons nous la profession de foi de la candidate à la Mairie « Pourtant les recettes fiscales augmentent considérablement mais les projets inovants et remarquables fréquentent d’autres ville. Nos chefs de délégation ne font entendre leur voix et encore moins celle des 42 000 habitants ! Leur silence, leur apathie ou leur acceptation de cette situation condamnent Istres à un rang secondaire. ». Qui était Président à cette époque, qui soutenait la liste Caillat, sinon celui qui a finit sa carrière actuelle dans les geoles de la république !
Je ne parlerais pas de l’opposition UMP, elle oscille entre les vagues et va selon lui semble vers ses propres intérêts politiques. Mais là on est habitué, l’UMP n’est composée actuellement que de sbires de Sarkozy, le représentant UMP d’Istres est il aussi pour une délégation municipale des immigrès et de l’identité istréenne ?
Le SAN vit actuellement dans le doute, serait il possible que tout ce beau monde s’asseoit autour d’une table avec la ferme intention de trouver la solution au nom de l’intérêt des populations et non de celui partisan des uns et des autres ? Si non, qu’ils demandent alors au peuple son arbitrage, cette affaire n’a que trop durée !
Joël NODIN
Rédigé par : Joel NODIN | jeudi 15 mars 2007 à 19h39
J'ai bien lu qu'Istres recevait plus que les 44 % qu'elle représente du budget de Ouest Provence ,c'est avant tout une politique de besoin et c'est très bien mais vous savez très bien que le débat se situe sur la representativité dans les instances décisionnaires! Istres ne veut pas être puni et perdre sa liberté par ce genre de situation,avec une épée sur la tête qui dit "attention si tu n'es pas sage tu n'auras pas tes "sous sous"!C'est pas beau d'essayer de tenir une ville par l'argent,voilà c'est tout mais j'ai très bien lu votre article!
Rédigé par : lacara | jeudi 15 mars 2007 à 20h26
Il n’est pas exact, monsieur Nodin, de dire que le verdict du dernier scrutin est remis en cause par l’un ou l’autre, que le résultat de l’élection nous plaise ou non. Le différent existant, et malheureusement entretenu, entre l’intercommunalité et nos nouveaux élus ne vient pas du résultat de l’élection mais des accusations scandaleuses portées durant la campagne et renouvelées depuis à plusieurs reprises.
Où voyez vous que la ville est placée à un rang secondaire, où voyez vous que les projets innovants et remarquables sont sur d’autres villes ? Pensez vous que si elle avait été désavantagée, la ville d’Istres aurait pu, en quelques mois, inaugurer un stade de tennis, une maison de quartier, une cuisine centrale, la rénovation d’une école, prochainement la rénovation du Coluche, réaliser les travaux importants de rénovation du centre ville, supprimer la station d’épuration de la Romaniquette, installer le réseau d’eau et assainissement au Ranquet ?
En quoi la cuisine centrale d’Istres serait moins remarquable que celle de Fos, le stade de tennis moins innovant que la salle de sport de Fos, l’école Gouin ou le Coluche indignes par rapport à l’espace Robert Hossein de Grans ?
Le San ne vit pas dans le doute. Il vit dans le risque d’un recul de la solidarité par une position des élus d’istres qui ne vient pas d’un problème d’injustice mais de manœuvre politicienne née à l’occasion de la campagne municipale par le duo Bernardini – Joulia.
Nicole Joulia est une femme intelligente, nous l’avons appréciée comme collègue élue dans ses secteurs de responsabilité où elle a montré ses compétences. Elle ne peut pas ne pas savoir que les positions prises lors de cette campagne ne reposent sur aucun fondement. Faute de le reconnaître, elle est obligée aujourd’hui à une fuite en avant que lui impose celui à qui elle prépare l’avenir et qui ne peut qu’être préjudiciable à notre ville.
Quant à penser, comme mademoiselle Lacara que la participation financière de Ouest Provence au développement des villes peut être modulé par des chantages ou des pressions, c’est méconnaître le fonctionnement de notre institution intercommunale qui, quelle que soit la représentativité de chaque ville au sein du Comité syndical, a toujours pratiqué le consensus sans tenir compte des appartenances politiques.
Rédigé par : Istres alternative 2008 | vendredi 16 mars 2007 à 00h05
bonjour
si le changement de statuts de ouest provence ne chagerai rien,pourquoi vouloir le changer?
les belles réalisations que vous citez n'ont elles pas été misent en place à l'époque par FB?
Croyez vous vraiment a vos discours?ne vous etes vous pas enfermé dans une logique stupide "tous contre FB"?
Rédigé par : labrem | samedi 17 mars 2007 à 09h57