Un théâtre relativement bien rempli pour cette réunion publique à l’initiative de la municipalité afin de manifester le refus de fermeture du service réanimation de l’hôpital privé d’Istres.
Nicole Joulia avait pris soin de préciser, d’entrée de jeu, qu’il s’agissait d’une réunion d’information et non d’un débat. Au cas, bien improbable, où quelqu’un de mal intentionné aurait pu s’étonner qu’une réunion, annoncée d’abord en septembre, ait été reportée à moins de deux mois de l’élection municipale.
Aucune relation bien sûr...
Dommage, dans ces conditions, que madame le Maire ait précisé que, en 2006 déjà, le député et le maire de Martigues avaient dénoncé cette fermeture, sans avoir l’honnêteté de dire également que son prédécesseur, Michel Caillat, avait le premier réagi, dès l’annonce de l’orientation du schéma régional d’organisation des soins (SROS) d’avril 2006 prévoyant la suppression du service réanimation d’Istres.
Il avait alors, en mai 2006, interpellé le ministre de la santé, le préfet de région et le directeur de l’agence régionale d’hospitalisation et, lors du Conseil municipal du 29 juin 2006, fait voter à l’unanimité une motion demandant l’annulation de cette décision.
Rien n’était joué alors, et la réponse du ministre, quelques semaines après, semblait laisser une porte ouverte au dialogue en demandant une étude préalable avant toute décision.
La situation aujourd’hui, semble bien compromise, comme l’a dit avec conviction le docteur Sciara. La fermeture est effective depuis le 29 juin 2007. Il aurait fallu une mobilisation bien avant cette fermeture pour espérer une remise en cause de cette décision absurde.
On peut en effet, à l’écoute des chiffres donnés par Raymond Alibert, coordinateur des réanimateurs, se demander si l’étude préalable annoncée par le ministre a bien eu lieu. Comment, sinon, comprendre la fermeture d’un service fonctionnant en moyenne à plus de 100 % au cours des cinq dernières années alors même que les mêmes services à Martigues et Salon sont eux-mêmes saturés.
Est-ce engager une polémique politique que de dire que nous sommes là, malheureusement, dans une logique économique revendiquée par le gouvernement actuel et qui fait peu de cas des vrais besoins de santé des populations ?
C’est cette même logique qui prévaut pour la réforme de la carte judiciaire, annonçant une multitude de fermetures de tribunaux, non pas en fonction des besoins de justice de proximité mais en fonction d’une simple rigueur comptable.
Des décisions prises de façon unilatérale et sans concertation.
On ne peut donc qu’être déçus de cette réunion publique qui aurait dû montrer une volonté forte de sensibiliser l’ensemble des habitants, faire partager une ferveur d’opposition à une décision inacceptable mais qui s’est terminée par des propos plutôt rassurants du docteur Colson, nous faisant part de sa confiance en une réouverture de ce service.
« La résistance citoyenne s’organise » titrait la presse locale hier. On en est bien loin à l’écoute de ces propos peu mobilisateurs.
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